mercredi 22 novembre 2006

L'avènement de la télé au Rouet (années 50)


Paule, 82 ans, originaire du Charolais (qui n'est pas un bifteck, mais une région de France), est arrivée au Rouet en 1953 où elle s'installa avec son mari marseillais pur-jus (c'est-à-dire d'origine italienne) au 69 impasse des Economies (entre parenthèse le 69 est devenu aujourd'hui le 5, ce qui semble plus logique puisqu'il n'y avait que 5 maisons dans cette rue)
Ecoutons le témoignage de Paule :

"En 1955 on a acheté la télé chez les Etablissements Rossi au chemin du Rouet. On était les premiers de la rue à avoir la télé, c'était un évènement, tout le quartier était sorti pour nous voir installer l'antenne sur le toit. On habitait dans une courette (la cour des miracles, on l'appelait). Alors tous les voisins venaient voir la télé, y en avait même qui venaient de la rue Roumanille.
Ils montaient le dimanche après-midi et nous demandaient ce qu'il y avait au programme le soir, si ça leur plaisait ils disaient "bon bè on reviendra après souper alors!"

"j'ai jamais oublié le premier jour où on a allumé la télé, il y avait une pièce de théâtre "Ces dames aux chapeaux verts"

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mardi 14 novembre 2006

2eme ARTICLE DE L'HEBDO


Ci-dessous vous trouverez des extraits de l'article de Valérie SIMONET MAIS ATTENTION Je préviens à l'avance que j'ai zappé les interventions de ceux qui trouvent que le Rouet n'est pas assez chic, voire pourri, car comme dirait un certain ministre "celui qui n'aime pas le Rouet, qu'il le quitte". Sans compter que si ces gentlemen et ladies qui rêvent de grand standing pour notre quartier avaient les moyens de leurs prétentions, il n'habiteraient pas de ce côté-ci du Prado. A bon entendeur, salut!



Entre espoir et désespoir, les habitants assistent à la révolution de leur quartier
"Ils veulent faire du 8e, le 8e..."



Depuis le début du mois d'octobre, cinq modules ont été montés côte à côte sur la place du Parc du XVIe centenaire. Ce sont les bureaux de vente des promoteurs immobiliers qui, au delà de l'avenue Cantini, transfigurent ce bout du 8ème arrondissement.

En ces derniers jours de la Toussaint, il n'y a pas foule sur le parvis et pas un chat autour des maquettes des futurs ensembles d'habitation. "Je n'ai jamais vu ça en 27 ans, soupire une chargée de vente, quand on lance une opération, d'habitude, il y a du monde sur le trottoir... Les gens n'ont peut-être plus les moyens". Moins alarmiste, une autre reconnaît que "le marché s'est tassé" et que 800 nouveaux logements "c'est énorme : les clients sont perdus, ils ne savent plus quoi choisir". [...]


Ces expropriés [...] vivent encore à deux pas de là, traverse des économies. Ils en ont "gros sur la patate" et ont fini par baisser les bras pour se résoudre à être relogés. "Ca fait 54 ans que je vis dans la même maison, se désespère une vieille dame bien mise. A mon âge, vous croyez que c'est bien de me faire déménager?" [...] "Moi ça me fait de la peine : je suis dans le quartier depuis 1961, tempête Marisa, une retraitée d'origine espagnole qui a eu plus de chance. "Qu'on fasse de la propreté, je suis pour, mais faire ça, c'est dégueulasse. Si tu as des sous ça va, sinon, tu vas dans les quartiers Nord! Beaucoup de gens qu'on connaissait sont partis".


Bd Jacquand côté impair, avant destruction


Amies depuis l'enfance, Mireille et Régine [...] affirment "ils veulent faire du 8e dans le 8e!" [...] Sur le boulevard Jacquand, dont le côté impair a été avalé par les nouvelles constructions, elles pointent du doigt le n°25 où Sophie, 82 ans, fait de la résistance dans un immeuble à l'abandon. "Le Rouet, c'est un ancien quartier ouvrier et communiste, commente Mireille."Ils ont commencé par faire du découpage électoral. Maintenant ils découpent les maisons à la tronçonneuse, jusqu'à ce qu'ils nous découpent nous aussi!" Epargnées parce que vivant du côté pair, elles se disent en sursis "Il n'y a pas de raison qu'ils nous laissent. De toute façon ils savent bien qu'ils n'auront pas besoin de nous exproprier. Avec les trous et les travaux, les maisons ne tiendront pas. Ils prendront des arrêtés de péril. On le vit très mal, tout en fermant notre gueule".
Autant dire que les nouveaux venus ne sont pas attendus par tous avec le sourire.

dimanche 12 novembre 2006

HISTOIRE : LA TRAVERSE DES JUIFS

Voilà ce que dit le Dictionnaire historique des rues de Marseille d'Adrien Blès :

Au quartier du Rouet, entre le chemin du Rouet (rue du Rouet) et l'avenue Cantini, se trouvait un enclos qui servait à l'hôpital St-Eutrope pour inhumer les membres de la communauté de la Sainte Trinité pour la rédemption des Captifs. Ce terrain, entouré d'un mur, n'était pas utilisé par les religieux et ils s'en dessaisirent le 15 octobre 1783 au profit de J.B. AUDIBERT, procureur pour le compte de tiers. En fait, ce terrain était destiné à y établir un cimetière pour les ressortissants juifs de Marseille.

La traverse des juifs prise de la rue Louis Rège
Au fond on voit la Tour Méditerranée

En 1789, l'existence de cette communauté étant officiellement reconnue, les juifs procédèrent aux inhumations. Au tout début du XIXe siècle, un autre terrain fut acquis en bordure de la route d'Italie. La voie qui donnait accès au cimetière prit le nom de traverse des Juifs.
La "traverse de la traverse" des juifs
qui donnait sur le Parc du 26e centenaire

En 1855, le président du Consistoire israélite achète une propriété au sud-ouest du cimetière St Pierre pour édifier le nouveau cimetière.

La voie qui desservait les deux cimetières est coupée une première fois par la construction de la gare du Sud (ancienne gare du Prado, aujourd'hui Parc du 26e centenaire) en 1867, et lors de l'édification de la Tour Méditerranée. En 1964, les tombes sont transférées au cimetière St Pierre, un petit jardin est créé à cet emplacement.

Aujourd'hui la traverse des Juifs... n'existe plus

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Cérémonies du 11 novembre


Hier matin 11 novembre a eu lieu le dépôt de gerbe au monument aux morts en présence du maire du 8ème M. Tian, de M. Vitalis de la Mairie et des élues Mme Palloix et Mme Vassal, ainsi que d'un représentant du Comité d'Intérêt de Quartier et de quelques habitants du Rouet.

mercredi 8 novembre 2006

DOSSIER DE L'HEBDO SUR LE ROUET A ACHETER ABSOLUMENT

Pour commencer un article de JM G
100 EUROS PAR MOIS POUR UN ANCIEN POULAILLER
83 RUE DU ROUET

Tout le monde est passé devant sans imaginer une seconde que, en 2006, au 83 de la rue du Rouet, en plein 8ème arrondissement, derrière un grand panneau publicitaire, des hommes payaient de 80 à 100 euros par mois pour occuper un... mauvais cabanon sans eau de 5 mètres carrés : oui, 2mètres sur 2,5. Ils étaient 11, Algériens et Tunisiens, mais retraités pour l'essentiel des travaux publics en France, et vivant au moins la moitié de l'année dans ce qui était avant installation de ces chibanis, des poulaillers!

Le taulier habitait tout près. Frappé d'expropriation, il a été indemnisé pour son logement et son "local" du 83, et il a changé d'air. Pour la première fois, parfois depuis trente ans, M. B n'est pas venu relever le compteur de ses locataires le 1er septembre dernier, empochant les loyers en liquide et sans délai. Le même M. B "logeait" une trentaine de familles dans un local proche. L'un dans l'autre, il encaissait 8000 euros par mois et en espèces...

Après relogement de deux de ces chibanis dans un 3 pièces réhabilité où MM. Laouar et Zeghina ont découver ce qu'était une salle de bain, ils restent encore neuf en attente dans les cabanons devant lesquels poussent quelques tomates et de la menthe pour le thé. Le seul point d'eau, un robinet est au fond, à côté d'une effrayante prise de courant. Des fils életriques courent un peu partout, de rallonge en prise multiple. Est-ce ainsi que les hommes vivent s'interrogeait Aragon...


Le 83 rue du Rouet c'est là

Le Rouet à Coeur Ouvert a adressé une lettre au maire de Marseille au sujet du 83 rue du Rouet, dans laquelle il explique, entre autres "[...] c’est sur cette question qu’il y a achoppement dans la mesure où l’aménageur ne semble pas envisager de reloger ces habitants sur le quartier du Rouet.Il ne faudrait pas qu’un arrêté de péril ou d’insalubrité soit le mauvais prétexte pour chasser ces habitants de leur quartier du Rouet" pour lire la lettre en entier http://lerouetacoeurouvert.blogspot.com/

Petit aparté

A mon avis si ces habitants ne sont pas relogés dans le quartier c'est triste pour eux mais c'est aussi dommage pour nous, pour la convivialité et la sécurité du quartier, parce qu'il faut bien dire que si on vit encore dans un quartier où on a pas peur de sortir dans la rue quand il fait noir, c'est bien parce qu'il y a des vieux qui tirent la chaise devant la porte le soir et quelques commerces encore ouverts. La convivialité, les gens qui se connaîssent entre eux, des habitations à taille humaine, il faut bien voir que c'est ce qui a préservé jusqu'ici notre quartier de la délinquance dont on nous rebat les oreilles à la télé en ce moment. J'espère que ça dure, mais j'ai un gros doute...

dimanche 5 novembre 2006

Un 30 octobre au parc du 26e Centenaire